Satellites et drones dans le vignoble Bordelais

Aussi étonnant que cela puisse paraître, des satellites et drones font leur apparition au-dessus des vignes de grands châteaux bordelais.
Pour quelle utilité ? Réaliser la cartographie complète des vignobles relevant l’activité chlorophyllienne des feuilles, indicateur primordial qui permet aux vignerons de vendanger les raisins à maturité optimale à l’automne. D’autres utilités sont appréciées par les producteurs : gestion de la fertilisation au printemps, entretien des sols et taille pendant la période hivernale.
Les images satellites par infrarouge sont devenues le quotidien du Château Malartic-Lagravière (Pessac-Léognan). Jean-Jacques Bonnie, directeur de ce Grand Cru Classé explique que « cela nous permet de voir la vigueur de la vigne sur une évolution annuelle. Lors des travaux d’entretien d’hiver, on peut ainsi jouer sur la taille ou trouver la cause en cas de faible vigueur ». Par contre, les satellites ne peuvent prendre des clichés uniquement lorsque le ciel est entièrement dégagé. Ces systèmes ont été élaborés par la société EADS Astrium en collaboration avec l’ICV (Institut Coopératif du Vin). EADS s’est inspiré d’un système déjà mis en place pour la culture céréalière en 1996.
En plus des satellites, les drones viennent à leur tour faire leur apparition dans le vignoble bordelais, moins contraignants et plus précis. Pour Henri Borreill, président de la société de drones Exametrics, qui tente de s’imposer sur ce marché naissant, le drone offre l’avantage sur le satellite de «différencier vigne et enherbement entre les rangées», évitant alors de «confondre le stress hydrique de la vigne avec celui de l’herbe». Les cartes réalisées sont plus précises. Le Château Pape-Clément, Grand Cru Classé de Graves, est le premier à avoir acquis un drone de ce type prénommé « Vers l’excellence ».

Le vin, un produit stratégique lors de la Première Guerre Mondiale

A l’occasion du cenVin des Poilus Première Guerre Mondialetenaire du début de la Première Guerre Mondiale (1914 – 1918), Christophe Lucand, docteur en histoire à l’Université de Bourgogne détaille le rôle du vin en France lors de la Grande Guerre et les conséquences du conflit sur le vignoble.
Souvent mal connu, le « Pinard des Poilus » a pourtant été une clé supplémentaire pour comprendre le quotidien des soldats du front de la Première Guerre Mondiale. Christophe Lucand, spécialiste des vins de Bourgogne, a entamé un livre sur la Grande guerre et le vin qui devrait paraitre début 2015. Des réflexions qui ont donné lieu à une conférence donnée la semaine dernière à l’Université de Bourgogne (et disponible sur le site : https://chaireunesco-vinetculture.u-bourgogne.fr/)
Dans les tranchées, le vin faisait partie de l’approvisionnement réglementaire des soldats français (au minimum 25cl de vin par jour et par soldat). Les Poilus affectionnaient particulièrement ce « pinard » : vin propagande (associé au tabac et à la figure féminine), vin martial (le bien-nommé « canon de vin » qui galvanisait les hommes avant le combat) ou encore vin aliment (que les médecins recommandaient en remplacement d’un bon repas…).
Malgré un approvisionnement compliqué dans les tranchées (par camions puis à l’aide de 4000 wagons réquisitionnés pour la cause), le vin devint un produit stratégique et donc un élément primordial pour préserver le moral des troupes.
L’historien de l’Université de Bourgogne affirme même que : « Pour Pétain, c’est grâce au vin que les Poilus ont remporté la guerre » mais cela a aussi permis la popularisation du vin en France en devenant un « breuvage national et patriotique ».
Mais alors que le vignoble français connaissait une importante crise (pénurie de main d’œuvre car hommes au front mais aussi crise de Phylloxéra ou encore désorganisation générale du transport), d’où provenait ce vin? Essentiellement des pays à gros rendement du Sud de la France ou des grands vignobles industriels d’Algérie.

Pour en savoir plus, retrouvez Christophe Lucand le 14 août prochain à la Foire aux Vins d’Alsace de Colmar pour une conférence sur le thème du vin pendant la Première Guerre Mondiale.

Tout savoir sur les vins de Sauternes

Géographie

L’aire de production de l’appellation se situe sur la rive gauche de la Garonne, à une trentaine de kilomètres au sud de Bordeaux, sur le terroir caillouteux de Sauternes. Cinq communes produisent ce vin blanc liquoreux (Barsac, Bommes, Fargues, Preignac et Sauternes) et le vignoble comporte quelques vins au prestige mondialement reconnus comme le Château d’Yquem. Le terroir caillouteux et le microclimat très particulier de la région sont tout à fait propices au développement de la « pourriture noble », sans laquelle ce vin n’existerait pas. Lire la suite

Tout savoir sur le vin d’Alsace Gewurztraminer

Géographie :
C’est à l’Est de la France, dans le vignoble Alsacien, que le Gewurztraminer est chez lui. Bien qu’essentiellement produit sur la plaine d’Alsace, de nombreuses parcelles se trouvent sur les coteaux des collines sous-vosgiennes. Il est donc produit sur quasiment l’ensemble du vignoble alsacien (Bas-Rhin et Haut-Rhin), soit 119 communes.

Cépage :
Cépage emblématique de la région, le Gewurztraminer

Style :
Vins blancs très aromatiques et élégants

Caractère :
Sa robe intensément dorée laisse présager une belle richesse, confirmée par la palette d’arômes olfactive qui rappelle les fruits exotiques (litchi, fruits de la passion, ananas, mangues…), les fleurs (la rose notamment),  les agrumes (écorces d’oranges), les épices (en allemand, Gewurz signifie « épices »), les raisins secs mais aussi des arômes fréquents de miel.
Au palais, on le trouve corsé, concentré, gras et puissant.

Sa garde :
Epais et riche, c’est un vin capable de vieillir. Entre 4 et 12 ans selon son origine

Accords mets & vins :
Image même de la typicité des vins d’Alsace, intensément parfumé, le Gewurztraminer peut s’apprécier seul, pour le plaisir, en apéritif par exemple. On peut également l’accompagner d’un foie gras d’Alsace, d’un saumon fumé, d’un feuilleté au roquefort mais aussi de plats épicés d’Orient et d’Extrême-Orient tel qu’un poulet au curry qui sauront largement mettre en valeur la palette aromatique de ce grand vin d’Alsace. Ainsi, il sera le partenaire idéal de nombreux plats asiatiques : cuisine chinoise, indonésienne, thaï et indienne.
A servir assez frais, à 10°C.

Si vous avez aimé le Gewurztraminer, alors quoi de mieux que de déguster ce fabuleux cépage à l’occasion d’un stage œnologique.

Pour tous ceux qui aiment particulièrement ces vins, vous apprécierez également :
Pour l’équivalence de style : un Châteauneuf-du-pape blanc (vignoble de la Vallée du Rhône)
Pour ses arômes : pour la rose, un Chambertin-Clos-de-Bèze (vignoble de Bourgogne)
Pour sa saveur : un Condrieu (Vallée du Rhône)
Avec un poulet au curry : un Banyuls (vignoble du Languedoc-Roussillon)

Tout savoir sur les vins de Gevrey Chambertin en Bourgogne

carte vignoble gevrey chambertinGéographie :
C’est au cœur de la Bourgogne, au Sud de Dijon que se situe Gevrey Chambertin, commune la plus au Nord du vignoble de la Côte de Nuits.

Appellations :
26 Premiers Crus
tels que : Clos Saint-Jacques, Petite Chapelle, Lavaut ou encore Champonnet
8 Grands Crus tels que : Chambertin, Clos de Vougeot, Mazis-Chambertin ou encore Griotte-Chambertin

Cépage :
Pinot Noir

Style :
Vins rouges aromatiques, équilibrés et denses

Caractère :
Sa robe est vive (du rouge rubis foncé à la cerise noire) et ses arômes très fruités rappellent la framboise, le cassis, la groseille, mais aussi la réglisse et les épices. Certains y trouveront de la rose, de la violette et du sous-bois. Au palais, il est puissant et élégant à la fois.

Sa garde :
Les vins de Gevrey-Chambertin sont des vins de longue garde, surtout pour les Premiers et Grands Crus. Entre 5 et 12 ans, idéalement une dizaine d’années

Accords mets & vins :
La puissance et l’intensité des vins rouges de Gevrey-Chambertin s’associent parfaitement à une viande rouge grillée, un gigot de mouton ou encore mieux, une viande en sauce du type coq au vin, agneau en sauce ou bœuf bourguignon, évidemment ! Des fromages forts en goût (Livarot, Epoisses) sont également les bienvenus pour mettre en valeur la riche palette arômatique de ces vins.
A servir entre 14°C et 16°C.

Si vous avez aimé le Gevrey-Chambertin, alors vous apprécierez :
Pour l’équivalence de style : un Crozes-hermitage (Du vignoble de la Vallée du Rhône)
Pour ses arômes : un champagne rouge et fruité, le Bouzy (Vignoble de Champagne)
Pour sa saveur : un Volnay (Bourgogne)
Dans la région, pour une belle occasion : un Clos-Vougeot (Bourgogne)

ET si vous désirez en savoir d’avantage sur cette appellation, nous ne saurons trop vous conseiller de vous rendre sur place et de prendre part à des activités découverte des vins bourguignons  : atelier vin, stage œnologie Bourgogne, …

Sur la route des vins d’Alsace

L’histoire du vignoble alsacien

Pour le vignoble alsacien, la vie ne semble pas être un long fleuve tranquille. Contrairement aux autres régions viticoles françaises, hormis les vignobles champenois et lorrains qui ont subi les dégâts de la 1ère guerre mondiale, les vignes d’Alsace ont été malmenées par les guerres de conquête des rois de France, puis par les conflits franco-allemands. La reconstruction du vignoble, qui s’est opérée à partir des années 50, a d’abord consisté à sauver l’essentiel, ce qui fut fait avec la reconnaissance de l’AOC Alsace, obtenue en 1962, et qui valorisait la région en couvrant la totalité de l’aire viticole délimitée à cette époque, étendue depuis. Lire la suite

La fin du bouchon de liège ?


Pour certains, le bouchon de liège est irremplaçable. Ce petit outil historique est naturel, esthétique et surtout d’une grande efficacité pour obtenir du vin de qualité. Cependant, un certain nombre d’études rapportent que 3 à 5% des bouteilles du marché seraient bouchonnées à cause d’une molécule nommée TCA qui contamine le liège et donne le célèbre « goût de bouchon » ; les puristes doivent ainsi admettre que malgré ses nombreux avantages, le bouchon de liège n’est pas d’une qualité irréprochable. La présence d’une bouteille bouchonnée sur une caisse de douze est presque une fatalité, malgré la multitude de tests passés en vue d’une amélioration.

Une solution a néanmoins été trouvée face à ce problème, permettant une ouverture facile et une hygiène parfaite, mais difficile à être admise dans le monde viticole, la capsule à vis. Cette technique serait tout aussi qualitative mais ne permettrait pas une conservation infinie (des recherches sont en cours à ce sujet) : ce possible défaut n’est pas gênant pour les adeptes des vins encapsulés, étant donné que la mode actuel tend à une consommation expérientielle  plus qu’à une conservation longue durée des vins. La capsule à vis est moins esthétique, mais il n’y a pas besoin de tire-bouchon, aucun mauvais goût, et aucun problème d’étanchéité.

Le frein à ce procédé est avant tout d’ordre psychologique de la part tant des producteurs que des consommateurs. Les pays dits traditionalistes dans le monde viticole, comme la France, refusent de l’utiliser. Il s’agit selon eux d’une faute de goût ou d’une perte d’authenticité. Cet objet ne se trouve pour l’instant qu’en Suisse, en Australie, ou aux Etats-Unis… En France, seuls quelques domaines l’utilisent. Parmi eux, Florent Baumard du domaine des Baumard produisant des vins blancs de l’appellation Savennières, dont les clients se sont rapidement entichés du nouveau procédé, au point de ne plus vouloir de bouchon de liège… « Le consommateur est prêt à ce type d’avancée mais  à condition qu’un minimum de pédagogie soit effectué« , au dire de ce vigneron.

Sur la route des vins de Bordeaux : à la découverte du Médoc

Vignoble MédocainLe Médoc, une des 7 régions viticoles bordelaise

Le vignoble bordelais, à l’instar de la Bourgogne, regorge de nombreuses appellations qui sont dispersées à travers 7 régions viticoles bordelaises : Médoc, Blayais, Côtes-de-Bourg (appelé aussi Bourgeais), Libournais, Entre-deux-Mers, Graves et Sauternais. Ces 7 régions totalisent  38 appellations englobant en tout et pour tout près de 10 000 châteaux.

Géographie et appellations du vignoble Médocain

Le vignoble du Médoc s’étend sur la rive gauche de la Gironde, de Saint-Vivien-de-Médoc au nord jusqu’à la ville de Bordeaux au sud. Vignoble principalement à vins rouges, il fût propulsé au sommet de la hiérarchie bordelaise par la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855.
Il comprend deux AOC régionales, Médoc et Haut-Médoc, ainsi que six AOC communales : Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Listrac-médoc, Moulis-en-Médoc et Margaux.

Les cépages du Médoc

Les cépages au sein du vignoble bordelais sont multiples, contrairement à d’autres vignobles tels que le vignoble Bourguignon principalement axé sur deux cépages. Sur l’ensemble du vignoble bordelais, on dénombre onze cépages dont six cépages rouges et cinq cépages blancs. Le Médoc regroupe quant à lui cinq de ces onze cépages : Merlot, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Malbec et Petit Verdot. Chaque  Château compose son propre assemblage de cépages, parmi les cinq cités,  selon les spécificités culturales des domaines et les choix personnels des vignerons.
Le cépage prédominant reste le Cabernet Sauvignon, caractéristique du vignoble bordelais, composant à titre d’exemple les deux tiers des vins du célèbre Château Latour à Pauillac. Viennent ensuite le Cabernet Franc, le Petit Verdot et le Malbec généralement en quantité moindre (souvent moins de 10%).

 Classification des vins du vignoble Médocain

Au travers de ses huit appellations (régionales et communales), le Médoc se décompose en cinq familles de crus permettant à chaque vin de révéler sa propre identité et d’appartenir à la famille qui lui correspond le mieux : les crus classées (liés au classement de 1855), les crus bourgeois, les crus artisans, les caves coopératives et les autres crus. Ce vignoble produit des vins d’exceptions reconnus mondialement, et ce, en partie par la classification de 1855 dont vous trouverez ci-dessous les deux premières parties du classement :

Premier cru classé :
Château Haut-Brion, Pessac-Léognan
Château Lafite Rothschild, Pauillac
Château Latour, Pauillac
Château Margaux, Margaux
Château Mouton Rothschild, Pauillac

Deuxième cru classé :
Château Brane-Cantenac, Margaux
Château Cos d´Estournel, Saint-Estèphe
Château Ducru-Beaucaillou, Saint-Julien
Château Durfort-Vivens, Margaux
Château Gruaud Larose, Saint-Julien
Château Lascombes, Margaux
Château Léoville Las Cases, Saint-Julien
Château Léoville Poyferré, Saint-Julien
Château Léoville Barton, Saint-Julien
Château Montrose, Saint-Estèphe
Château Pichon Longueville Baron de Pichon, Pauillac
Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, Pauillac
Château Rausan-Ségla, Margaux
Château Rauzan-Gassies, Margaux

L’histoire viticole de la Champagne

Les vins de Champagne, vin des rois de FranceVille de Reims

La Champagne a accueilli au cours des siècles de nombreux rois de France. Clovis, fit en effet de ce lieu une région d’intérêt pour la Couronne Française, étant sacré premier roi des Francs en 498 à Reims par l’évêque Saint-Rémi, premier évènement d’une longue tradition de sacres des rois de France dans la ville champenoise de Reims. Les cérémonies étaient suivies de grands festins au cours desquels les vins de Champagne coulaient à flots.

Ces vins furent rapidement appréciés et reconnus pour leur qualité, devenant des cadeaux appréciables pour la haute société et les monarques. François 1er ou Louis XIV se virent ainsi offrir par la région, à l’occasion de leur couronnement, quelques centaines de pintes de vin (une pinte, ancienne mesure, représentant un peu moins d’un litre). Les vins de Champagne sont, dès cette époque, des vins de célébrations et d’évènements de prestige, une réputation perpétrée jusqu’à nos jours.

Vers l’effervescence du Champagne

Bulle de champagne

En matière vinicole, le pétillement et la mousse des vins est un phénomène connu depuis longtemps, comme en témoigne un papyrus égyptien en date du 23 octobre 522 après Jésus-Christ : énumérant les cas d’annulation d’une vente de vin, il citait la reprise de la fermentation au printemps. Cette seconde fermentation se traduisant par un pétillement était considéré comme un défaut du vin. Ce pétillement était ni régulier, ni compris, ni provoqué. Dès 1320, le vin d’Epernay était décrit dans un poème comme étant « clair, brillant, fort, fin, frais, sur la langue pétillant. » Mais ce pétillement n’était pas propre aux vins de Champagne.

L’histoire des vins pétillants connaît une rupture dans les années 1670-1690, avec la naissance des vins de Champagne mousseux. C’est la première fois qu’un vin pétillant est associé à un territoire précis, la Champagne. C’est aussi la première fois que des techniques spécifiques de vinification sont mises au point.

Le vin de Champagne mousseux connaît rapidement un grand succès, en Angleterre puis en France dans les années 1700. Vin extravagant (expulsion du bouchon, mousse), éveillant les cinq sens, mais aussi très cher, il se diffusa d’abord dans les milieux aristocratiques. Son coût était augmenté par sa production très difficile. En effet, il fallait conserver le vin pendant plus de six mois en tonneaux, puis le mettre en bouteilles au printemps et attendre jusqu’à l’automne. La mousse prenait lorsque le sucre présent dans le vin au printemps était encore suffisant pour provoquer naturellement une seconde fermentation.

Or, les producteurs de Champagne ne connaissaient pas les mécanismes de cette seconde fermentation. Souvent, la prise de mousse échouait faute de sucre. Plus souvent encore, les bouteilles explosaient lors de la prise de mousse. Il fallut en fait près d’un siècle et les efforts de nombreux producteurs, des années 1700 aux années 1800, pour élaborer des techniques spécifiques : bouchage au liège avec ficelle en lin puis en fer ; sélection des bouteilles les plus résistantes ; variation de la date de tirage en bouteille en fonction des années ; ajout de sucre dans le vin déjà en bouteilles ; utilisation de caves à température stable pour améliorer la conservation des vins ; élimination du dépôt par la technique du dégorgement à partir des années 1780-1790.

C’est ainsi, qu’à la lueur de documents avérés, que le champagne est sur un plan historique le premier vin mousseux produit dans un territoire déterminé – la Champagne – et de manière régulière par des producteurs locaux.

L’âge de la célébrité du vignoble

Histoire de la Champagne

Au XVIIIème siècle, le Champagne devient célèbre à la Cour de Louis XV et est définitivement associé à une image de fête, de luxe et de volupté. La Marquise de Pompadour dira : « le Champagne est le seul vin qui laisse la femme belle après boire ». C’est d’ailleurs à cette époque que les premières maisons de Champagne apparaissent, telles que la maison Ruinart en 1729 ou la maison Moët en 1743.

Lors de la débâcle napoléonienne en 1815, la Champagne est occupée par des officiers prussiens, autrichiens et russes qui deviennent de francs amateurs de Champagne, contribuant à la fin de ces guerres à l’internationalisation de sa consommation et à l’implantation de groupes rhénans dans la région pour procéder à des échanges commerciaux. La filière viticole champenoise n’aura alors de cesse de se structurer tout au long du XIXème siècle.

Création des appellations du vignoble champenois

En 1887, le syndicat des grandes marques de champagne obtient la propriété du mot « Champagne » pour tous les vins issus de la région. En 1908, une première zone d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est tracée, portant sur 15 000 hectares ; la délimitation définitive de 34 000 hectares est donnée en 1927. L’AOC impose 35 règles de qualité comme celle de la limitation à sept cépages autorisés (dont les principaux sont le pinot noir, le pinot meunier et le chardonnay), limitation du rendement à l’hectare et au pressurage, ou une durée minimum de vieillissement, …

Aujourd’hui, le vignoble champenois, à découvrir notamment lors de stage œnologique, s’étend sur quatre espaces très différents – la Montagne de Reims, la vallée de la Marne, la Côte des Blancs, la Côte des Bar – et ses 15 000 vignerons sont les dignes héritiers de cette histoire viticole champenoise.