Vendanges 2015, quelles prévisions ?

Les vendanges 2015 ont déjà débuté dans quelques vignobles (mâconnais, beaujolais, rivesaltes, ..) et sont sur le point de commencer partout ailleurs.
A l’heure où les vendangeurs envahissent les vignes, quelles sont les caractéristiques de cette récolte 2015, après une année marquée par un épisode caniculaire au début de l’été et une température moyenne record depuis 1880 sur les six premiers mois? Premiers éléments de réponse avec cet état des lieux, à fin aout, des vendanges 2015.

Des vignes en souffrance ?

La vigne a souffert de la sécheresse sur l’ensemble du territoire, notamment lors des épisodes caniculaires qui ont émaillé le début de l’été. Le stress hydrique provoqué a en grande partie été atténué par des températures plus basses au mois d’aout et les pluies qui ont suivi. Dans son ensemble, le vignoble a relativement bien résisté à ces conditions climatiques et se présente, en ce début de vendanges, dans un état sanitaire préservé. Rappelons que la vigne est une culture de pays chauds et préfère de loin la sécheresse à l’excès d’eau ! Il faut « souffrir pour être bon »…
Parmi les autres caractéristiques marquantes, l’année 2015 présente une avance du cycle phénologique de la vigne : les vendanges ont commencé avec une semaine d’avance dans le Rivesaltes et les vignerons bordelais prévoient une dizaine de jours d’avance ce qui fera de 2015 l’une des récoltes les plus précoce à Bordeaux depuis 1950 (après 2003 et 2006) !

Une production viticole 2015 en très légère baisse

Toutes appellations confondues, la récolte 2015 devrait baisser de 1% par rapport à l’année précédente, selon les prévisions établies au 19 aout 2015 par le service statistique du ministère de l’Agriculture. La production 2015 atteindrait un total de 45,6 millions d’hectolitres, en léger recul donc par rapport à 2014 et ses 47,1 millions d’hectolitres. Cette baisse ne devrait pas pourtant pas empêcher la France de conserver sa place de premier producteur mondial de vins, retrouvée depuis l’an dernier.

Le Beaujolais durement touché, le Languedoc en hausse

Le repli anticipé de la récolte 2015 au global masque une diversité entre les vignobles. Parmi les régions viticoles les plus sévèrement touchées par la baisse de la production, citons la Bourgogne et le Beaujolais (-11% par rapport à 2014), et en particulier le Beaujolais (-25% à lui-seul). La Champagne va également faire face à une baisse de sa production (-11% par rapport à l’an dernier, qui a été une année de grande récolte), tout comme le Bordelais (-1%) et l’Alsace (-2%). Du côté des hausses, les vignobles du Languedoc-Roussillon tiennent le haut du pavé avec une augmentation anticipée de 6%. Une bonne nouvelle pour ceux et celles qui souhaitent découvrir l’oenologie en Languedoc-Roussilon !

Un millésime 2015 de grande qualité ?

On rentre enfin dans le vif du sujet me direz-vous, alors ce millésime : mauvais / moyen / bon / exceptionnel ? D’après les professionnels (vignerons, œnologues), le millésime 2015 s’annonce comme une très (très) bonne année. En Bourgogne et dans le Beaujolais, les grains de raisin sont petits, notamment pour les vins rouges, à l’origine d’une plus faible production mais, a priori, de bien meilleure qualité. Les conditions de 2015 rappellent celles de 2005, année qui a récemment marqué les esprits des amateurs de vins. Quant aux plus superstitieux, ils se raccrochent aux années en 5 qui produisent de grands millésimes (1975, 1985, 1995, 2005).
Rien n’est encore joué, la météo reste capricieuse en ce début septembre ! Rendez-vous prochainement pour goûter le millésime 2015 et vérifier que la « règle des 5 » se confirme ?

Plus d’informations sur les vendanges 2015

Rapport complet du service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) : https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/

Crédit Photo : Lasseter Winery on Unsplash

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