De prestigieux vignobles de la Côte de Beaune ont été touchés par des orages de grêle pour la 3eme année consécutive.
Pendant quelques minutes à peine, les vents violents et les grêlons ravageurs se sont abattus il y a une dizaine de jour en Côte d’Or sur un couloir allant de Santenay à Beaune.
Aujourd’hui, les viticulteurs constatent les dégâts, immenses, même si le pire a peut-être été évité avec la trentaine de générateurs à iodure d’argent disséminés dans le Sud de la Bourgogne pour diminuer le nombre et la taille des grêlons. Les dégâts se sont concentrés sur les côtes de Beaune, touchant notamment les appellations (et les premiers crus) de Meursault, Pommard, Santenay et Volnay.
Raisins à terre, feuillage arraché et bois abîmés…les pertes sont estimées entre 50 et 90% pour certaines parcelles. Le bilan 2014 est pire que l’année précédente où les orages avaient aussi détruit une partie des récoltes. Malheureusement, les millésimes se suivent et se ressemblent. Depuis 2011, la Bourgogne n’arrive pas à renouer avec une production normale et enchaîne les records de petites vendanges, la production étant constamment rabaissée par les intempéries.
Une exaspération d’autant plus forte que le millésime 2014 s’annonçait jusqu’à présent sous de bons auspices : après un printemps doux et un mois de juin chaud, de belles récoltes se profilaient et le stade de fermeture de la grappe était même déjà atteint dans les terroirs précoces. C’était sans compter sur les caprices de la nature.
La protection anti-grêle mise en place est sujette à discussion : sans être remise en cause, son efficacité est questionnée par les viticulteurs. L’épisode de grêle de cette année 2014 aura prouvé les limites du système. Ce dispositif à iodure d’argent reste donc à étudier de façon plus approfondie pour peut-être un jour permettre de transformer entièrement les gros grêlons en simples gouttes d’eau.
Les conséquences économiques de ces nouvelles intempéries toucheront très certainement l’ensemble de la filière viticole de la région.
Reçus ce 26 juin par le ministre de l’Agriculture, les représentants de la filière vin ont notamment évoqué les discussions sur la mise en place d’un contrat socle (gel, grêle, coulure…), dont la mise en place est notamment liée à un soutien financier de l’Etat. Peut-être un moyen de redonner le moral aux viticulteurs.