Archives pour la catégorie Oenotourisme

Tourisme et vin : toute l’actualité de l’oenotourisme, une sélection des bons plans et bonnes adresses dans les vignobles de France, des itinéraires touristiques.

Sur la route des vins d’Alsace

L’histoire du vignoble alsacien

Pour le vignoble alsacien, la vie ne semble pas être un long fleuve tranquille. Contrairement aux autres régions viticoles françaises, hormis les vignobles champenois et lorrains qui ont subi les dégâts de la 1ère guerre mondiale, les vignes d’Alsace ont été malmenées par les guerres de conquête des rois de France, puis par les conflits franco-allemands. La reconstruction du vignoble, qui s’est opérée à partir des années 50, a d’abord consisté à sauver l’essentiel, ce qui fut fait avec la reconnaissance de l’AOC Alsace, obtenue en 1962, et qui valorisait la région en couvrant la totalité de l’aire viticole délimitée à cette époque, étendue depuis. Lire la suite

Sur la route des vins de Bordeaux : à la découverte du Médoc

Vignoble MédocainLe Médoc, une des 7 régions viticoles bordelaise

Le vignoble bordelais, à l’instar de la Bourgogne, regorge de nombreuses appellations qui sont dispersées à travers 7 régions viticoles bordelaises : Médoc, Blayais, Côtes-de-Bourg (appelé aussi Bourgeais), Libournais, Entre-deux-Mers, Graves et Sauternais. Ces 7 régions totalisent  38 appellations englobant en tout et pour tout près de 10 000 châteaux.

Géographie et appellations du vignoble Médocain

Le vignoble du Médoc s’étend sur la rive gauche de la Gironde, de Saint-Vivien-de-Médoc au nord jusqu’à la ville de Bordeaux au sud. Vignoble principalement à vins rouges, il fût propulsé au sommet de la hiérarchie bordelaise par la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855.
Il comprend deux AOC régionales, Médoc et Haut-Médoc, ainsi que six AOC communales : Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Listrac-médoc, Moulis-en-Médoc et Margaux.

Les cépages du Médoc

Les cépages au sein du vignoble bordelais sont multiples, contrairement à d’autres vignobles tels que le vignoble Bourguignon principalement axé sur deux cépages. Sur l’ensemble du vignoble bordelais, on dénombre onze cépages dont six cépages rouges et cinq cépages blancs. Le Médoc regroupe quant à lui cinq de ces onze cépages : Merlot, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Malbec et Petit Verdot. Chaque  Château compose son propre assemblage de cépages, parmi les cinq cités,  selon les spécificités culturales des domaines et les choix personnels des vignerons.
Le cépage prédominant reste le Cabernet Sauvignon, caractéristique du vignoble bordelais, composant à titre d’exemple les deux tiers des vins du célèbre Château Latour à Pauillac. Viennent ensuite le Cabernet Franc, le Petit Verdot et le Malbec généralement en quantité moindre (souvent moins de 10%).

 Classification des vins du vignoble Médocain

Au travers de ses huit appellations (régionales et communales), le Médoc se décompose en cinq familles de crus permettant à chaque vin de révéler sa propre identité et d’appartenir à la famille qui lui correspond le mieux : les crus classées (liés au classement de 1855), les crus bourgeois, les crus artisans, les caves coopératives et les autres crus. Ce vignoble produit des vins d’exceptions reconnus mondialement, et ce, en partie par la classification de 1855 dont vous trouverez ci-dessous les deux premières parties du classement :

Premier cru classé :
Château Haut-Brion, Pessac-Léognan
Château Lafite Rothschild, Pauillac
Château Latour, Pauillac
Château Margaux, Margaux
Château Mouton Rothschild, Pauillac

Deuxième cru classé :
Château Brane-Cantenac, Margaux
Château Cos d´Estournel, Saint-Estèphe
Château Ducru-Beaucaillou, Saint-Julien
Château Durfort-Vivens, Margaux
Château Gruaud Larose, Saint-Julien
Château Lascombes, Margaux
Château Léoville Las Cases, Saint-Julien
Château Léoville Poyferré, Saint-Julien
Château Léoville Barton, Saint-Julien
Château Montrose, Saint-Estèphe
Château Pichon Longueville Baron de Pichon, Pauillac
Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, Pauillac
Château Rausan-Ségla, Margaux
Château Rauzan-Gassies, Margaux

L’histoire viticole de la Champagne

Les vins de Champagne, vin des rois de FranceVille de Reims

La Champagne a accueilli au cours des siècles de nombreux rois de France. Clovis, fit en effet de ce lieu une région d’intérêt pour la Couronne Française, étant sacré premier roi des Francs en 498 à Reims par l’évêque Saint-Rémi, premier évènement d’une longue tradition de sacres des rois de France dans la ville champenoise de Reims. Les cérémonies étaient suivies de grands festins au cours desquels les vins de Champagne coulaient à flots.

Ces vins furent rapidement appréciés et reconnus pour leur qualité, devenant des cadeaux appréciables pour la haute société et les monarques. François 1er ou Louis XIV se virent ainsi offrir par la région, à l’occasion de leur couronnement, quelques centaines de pintes de vin (une pinte, ancienne mesure, représentant un peu moins d’un litre). Les vins de Champagne sont, dès cette époque, des vins de célébrations et d’évènements de prestige, une réputation perpétrée jusqu’à nos jours.

Vers l’effervescence du Champagne

Bulle de champagne

En matière vinicole, le pétillement et la mousse des vins est un phénomène connu depuis longtemps, comme en témoigne un papyrus égyptien en date du 23 octobre 522 après Jésus-Christ : énumérant les cas d’annulation d’une vente de vin, il citait la reprise de la fermentation au printemps. Cette seconde fermentation se traduisant par un pétillement était considéré comme un défaut du vin. Ce pétillement était ni régulier, ni compris, ni provoqué. Dès 1320, le vin d’Epernay était décrit dans un poème comme étant « clair, brillant, fort, fin, frais, sur la langue pétillant. » Mais ce pétillement n’était pas propre aux vins de Champagne.

L’histoire des vins pétillants connaît une rupture dans les années 1670-1690, avec la naissance des vins de Champagne mousseux. C’est la première fois qu’un vin pétillant est associé à un territoire précis, la Champagne. C’est aussi la première fois que des techniques spécifiques de vinification sont mises au point.

Le vin de Champagne mousseux connaît rapidement un grand succès, en Angleterre puis en France dans les années 1700. Vin extravagant (expulsion du bouchon, mousse), éveillant les cinq sens, mais aussi très cher, il se diffusa d’abord dans les milieux aristocratiques. Son coût était augmenté par sa production très difficile. En effet, il fallait conserver le vin pendant plus de six mois en tonneaux, puis le mettre en bouteilles au printemps et attendre jusqu’à l’automne. La mousse prenait lorsque le sucre présent dans le vin au printemps était encore suffisant pour provoquer naturellement une seconde fermentation.

Or, les producteurs de Champagne ne connaissaient pas les mécanismes de cette seconde fermentation. Souvent, la prise de mousse échouait faute de sucre. Plus souvent encore, les bouteilles explosaient lors de la prise de mousse. Il fallut en fait près d’un siècle et les efforts de nombreux producteurs, des années 1700 aux années 1800, pour élaborer des techniques spécifiques : bouchage au liège avec ficelle en lin puis en fer ; sélection des bouteilles les plus résistantes ; variation de la date de tirage en bouteille en fonction des années ; ajout de sucre dans le vin déjà en bouteilles ; utilisation de caves à température stable pour améliorer la conservation des vins ; élimination du dépôt par la technique du dégorgement à partir des années 1780-1790.

C’est ainsi, qu’à la lueur de documents avérés, que le champagne est sur un plan historique le premier vin mousseux produit dans un territoire déterminé – la Champagne – et de manière régulière par des producteurs locaux.

L’âge de la célébrité du vignoble

Histoire de la Champagne

Au XVIIIème siècle, le Champagne devient célèbre à la Cour de Louis XV et est définitivement associé à une image de fête, de luxe et de volupté. La Marquise de Pompadour dira : « le Champagne est le seul vin qui laisse la femme belle après boire ». C’est d’ailleurs à cette époque que les premières maisons de Champagne apparaissent, telles que la maison Ruinart en 1729 ou la maison Moët en 1743.

Lors de la débâcle napoléonienne en 1815, la Champagne est occupée par des officiers prussiens, autrichiens et russes qui deviennent de francs amateurs de Champagne, contribuant à la fin de ces guerres à l’internationalisation de sa consommation et à l’implantation de groupes rhénans dans la région pour procéder à des échanges commerciaux. La filière viticole champenoise n’aura alors de cesse de se structurer tout au long du XIXème siècle.

Création des appellations du vignoble champenois

En 1887, le syndicat des grandes marques de champagne obtient la propriété du mot « Champagne » pour tous les vins issus de la région. En 1908, une première zone d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est tracée, portant sur 15 000 hectares ; la délimitation définitive de 34 000 hectares est donnée en 1927. L’AOC impose 35 règles de qualité comme celle de la limitation à sept cépages autorisés (dont les principaux sont le pinot noir, le pinot meunier et le chardonnay), limitation du rendement à l’hectare et au pressurage, ou une durée minimum de vieillissement, …

Aujourd’hui, le vignoble champenois, à découvrir notamment lors de stage œnologique, s’étend sur quatre espaces très différents – la Montagne de Reims, la vallée de la Marne, la Côte des Blancs, la Côte des Bar – et ses 15 000 vignerons sont les dignes héritiers de cette histoire viticole champenoise.

Sur la route des vins de Bourgogne : à la découverte de la Côte de Beaune


Il est parfois difficile de s’y retrouver parmi les multiples régions, communes et appellations du vignoble bourguignon. Aujourd’hui, on vous propose de partir à la découverte d’une des régions les plus renommées de la Bourgogne des Grands Crus : la Côte de Beaune. En espérant que cette rapide présentation encourage les moins initiés à se plonger parmi les appellations et terroirs d’exceptions de ce vignoble, et serve de rappel aux amateurs avertis.
La Bourgogne se décompose en 6 grandes régions viticoles, du nord au sud : le Chablisien près d’Auxerre, la Côte de Nuits, la Côte de Beaune, la Côte chalonnaise, le Mâconnais, et enfin le Beaujolais.

Chacune de ces régions possède des caractéristiques propres, du Beaujolais connu pour son fameux Beaujolais nouveau, au Chablis pour son appellation mono-cépage (le chardonnay), en passant par la Côte de Nuits avec les vins rouges parmi les plus chers au monde (Romanée-Conti pour n’en citer qu’un..), la Côte chalonnaise et le Mâconnais encore peu connus mais à découvrir, et enfin la Côte de Beaune, le terroir des plus beaux vins blancs du vignoble français.
Ces différentes subdivisions du vignoble de Bourgogne appellent une géologie et une météorologie spécifiques, mais nous éviterons de rentrer dans ce genre de détails !

La renommée du vignoble de la Côte de Beaune est étroitement liée à sa capitale, Beaune, siège historique et économique de la Bourgogne viticole. Le vignoble s’étend en effet autour de cette  ville, de Ladoix-Serrigny au nord jusqu’à Cheilly-lès-Maranges au sud, chevauchant les départements de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire.
Seuls deux cépages sont recensés au sein de ce vignoble : l’un rouge, le Pinot noir, et l’autre blanc, le Chardonnay à l’origine des vins blancs parmi les réputés au monde.

Longer les 30 km de la route des Grands Crus de la Côte de Beaune revient à parcourir quelques 20 communes viticoles, une trentaine d’appellations spécifiques, en plus de celles propres à tout le vignoble bourguignon, telles que les appellations génériques Bourgogne, Bourgogne-Aligoté, … Quelques noms évocateurs (Pommard, Corton-Charlemagne, Montrachet, ..) font briller les yeux et saliver les papilles de tous les amateurs de vins du monde.

Parmi les villages produisant des Grands Crus on distingue :
Aloxe-Corton (appellations : aloxe-corton, corton-charlemagne, charlemagne et corton) ;
Pommard (appellations : pommard et bourgogne-hautes-côtes-de-beaune) ;
Savigny-lès-Beaune (appellations : savigny-lès-beaune, côte-de-beaune-villages, bourgogne-hautes-côtes-de-beaune) ;
Meursault (appellations : meursault, blagny, sainte-marie-la-blanche, volnay et bourgogne-hautes-côtes-de-beaune) ;
Chassagne-Montrachet (appellations : chassagne-montrachet, bâtard-montrachet, criots-bâtard-montrachet, montrachet et côte-de-beaune-villages) ;
Puligny-Montrachet (appellations : puligny-montrachet, bâtard-montrachet, bienvenues-bâtard-montrachet, montrachet, chevalier-montrachet, blagny et côte-de-beaune-villages).

Si les grands crus de ces appellations ne sont pas accessibles à toutes les bourses, tout un chacun pourra trouver son bonheur, à partir de 10€, sur des appellations moins réputées ou non classées en Grand Cru ou Premier Cru. Et pour approfondir vos connaissances en la matière, n’hésitez pas à partir en stage œnologique en Bourgogne.